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L'Abaton-Enkoimeterion était utilisé comme dortoir où les malades et les infirmes étaient guéris grâce au contact direct avec Asclépios qui leur rendait visite pendant leur sommeil.
© Ministère Hellénique de la Culture et des Sports / Ephorie des Antiquités d'Argolide

Asclépios d'Epidaure - centre sacré de la guérison

Pendant l'Antiquité, la ville d'Epidaure était un important centre de l'Argolide, en raison de sa terre fertile et son port donnant sur le golfe saronique, qui facilitait la communication rapide avec Corinthe, Athènes, Egine et le reste de la mer Egée. Cependant, Epidaure transcendait son importance locale grâce à son centre sacré de guérison, l'Asclépieion, considéré comme le berceau de l'art de la médecine et sanctuaire maternel des quelques 200 Asclépieions dispersés à travers le monde antique, de l'Est jusqu'à Rome.

Le culte de guérison à Epidaure avait des racines très profondes. Au troisième millénaire avant notre ère, existait un site situé près des sources sur le mont Kynortion qui devint un sanctuaire à l'époque mycénienne, où une divinité féminine et son conjoint étaient adorés. La purification par l'eau, le sacrifice des animaux et des repas en commun avec le divin étaient accomplis ici comme procédés thérapeutiques pour l'homme. Un culte similaire pré-dorien d'Apollon Maléates, dieu aux pouvoirs de guérison, s'est développé dans les ruines de ce sanctuaire dès le Ie millénaire avant J.-C. et a atteint son apogée au VIIe siècle avant J.-C.. Elargissant sa tradition, la ville d'Epidaure, a adopté ce centre religieux comme son sanctuaire officiel, même si celui-ci était situé à 8 km du centre-ville et proche de la frontière avec le territoire d'Argos. Chaque année, une procession cheminait de la ville jusqu'au sanctuaire, le long d'une voie sacrée, dont les traces sont encore visibles aujourd'hui.

Le sanctuaire d'Apollon Maléates à Epidaure occupe le versant nord du Mt Kynortion. Le culte est né ici à l'époque préhistorique et a continué et prospéré plus tard dans l'Asclépieion. - © Ministère de la Culture et des Sports
Le sanctuaire d'Apollon Maléates à Epidaure occupe le versant nord du Mt Kynortion. Le culte est né ici à l'époque préhistorique et a continué et prospéré plus tard dans l'Asclépieion. - © Ministère de la Culture et des Sports

Dans la même période ou un peu plus tard (VIe s. av. J.-C.), dans la plaine au-dessous de l'ancien sanctuaire, se développa un culte jumelant la tradition d'Apollon Maléates avec des éléments probables de provenance thessalienne, caractérisant Asclépios. Le dieu était présenté ici comme fils d'Apollon le guérisseur, qui avait été abandonné par sa mère sur le mont Titthion. Les nouveaux éléments de guérison introduits, associés aux éléments traditionnels (eau et partage de repas avec le divin), sont le bain et l'enkoimeses (incubation). Le bain purifie et le sommeil, imitation de la mort et de la résurrection, est le contexte dans lequel le dieu s'approche du patient dans un rêve et le guérit miraculeusement.

Les IVe et IIIe siècles avant J.-C. virent l'apogée du sanctuaire d'Apollon Maléates et d'Asclépios. Leur lieu fut organisé avec des bâtiments monumentaux (tholos, enkoimeterion (dortoir), hestiatorion cérémonielle (salle de banquet), stade, théâtre, hospice, temple et autel d'Apollon Maléates, etc.), et la ville d'Epidaure gagna de plus en plus d'importance grâce à ce centre religieux, dont la renommée s'était répandue dans le monde alors connu. La guérison miraculeuse était basée sur l'énergie magique et l'autosuggestion, mais l'observation et les enregistrements de celle-ci créaient un ensemble d'expériences et de connaissances empiriques sur la guérison scientifique (exercices physiques, bains, régimes, produits pharmaceutiques, opérations chirurgicales, stèle montrant un régime thérapeutique, référence à la guérison du cancer de l'oreille). Des familles entières de médecins ont commencé à se distinguer dans la ville d'Epidaure.

Les patients, après avoir lu les inscriptions miraculeuses de ceux qui avaient été guéris avant eux, passaient la nuit dans l'Abaton-Enkoimeterion dans l'attente d'un rêve rempli de visions et d'un remède. © Ministère de la Culture et des Sports
Les patients, après avoir lu les inscriptions miraculeuses de ceux qui avaient été guéris avant eux, passaient la nuit dans l'Abaton-Enkoimeterion dans l'attente d'un rêve rempli de visions et d'un remède. © Ministère de la Culture et des Sports

Au Ie siècle av. J.-C., le sanctuaire fut dévasté pendant la guerre contre Rome, menée par le roi du Pont, Mithridate. À l'époque impériale, cependant, et en particulier au IIe siècle après J.-C., il connut une renaissance avec une vaste reconstruction. Au IV siècle après J.-C., probablement sous le règne de Julien l'Apostat, le sanctuaire fut réorganisé en vitesse ; il était alors confiné à sa partie centrale par une stoa périmétrique qui délimitait deux rectangles adjacents en forme de L inversé. Pour un temps, la religion païennes et la nouvelle religion chrétienne doivent y avoir coexisté, comme l'indiquent les tombes des idolâtres de la fin de l'Antiquité au sud du sanctuaire et les ruines de la grande basilique au nord.

Représentations de guérison

Andromaque d'Épire, [est venu au Sanctuaire] pour sa progéniture. Elle a dormi dans l'Abaton et a vu un rêve. Il lui sembla qu'un beau garçon releva sa robe et après cela le dieu lui toucha le ventre de la main. Après le rêve, un fils est né à Andromaque de son mari Arybbas.

![Texte (traduit) : deuxième stèle des guérisons de l'Asclépieion d'Epidaure, IVe siècle avant J.-C. La représentation de la guérison d'un patient, avec un contenu similaire, se trouve sur une sculpture en relief du IVe siècle avant J.-C. du Sanctuaire d'Asclépios au Pirée, aujourd'hui au Musée Archéologique du Pirée. - © Ministère de la Culture et des Sports]](https://cdn.elebase.io/173fe953-8a63-4a8a-8ca3-1bacb56d78a5/1b33a736-8bb5-415e-aba2-45a1cc160c57-asklepieionofepidauros-steleofcures1_ministryofcultureandsports.jpg.jpg)

Un homme avec une blessure à l'orteil a été guéri par un serpent. Il était dans un état terrible quand les serviteurs du temple l'ont porté et assis sur un siège. Quand le sommeil l'a enveloppé, un serpent est sorti de l'Abaton et a guéri l'orteil avec sa langue puis s'est retourné à l'Abaton. Quand le patient s'est réveillé et s'est rendu compte qu'il était guéri, il a dit qu'il avait vu dans son rêve un beau jeune-homme mettant une drogue sur son orteil.

Texte (traduit) : Première stèle des guérisons de l'Asclépieion d'Epidaure, IVe siècle avant J.-C. Une guérison miraculeuse similaire est représentée sur une sculpture en relief du Sanctuaire Amphiaraon à Oropos. Amphiaraos a travaillé comme un dieu de la médecine de la même manière qu'Asclépios. Si l'on remplace l'orteil blessé de l'inscription d'Epidaure par l'épaule guérie par Amphiaraos sur la sculpture en relief, il y a une correspondance complète entre l'inscription et le relief : le serpent, animal sacré du dieu, guérit la blessure du patient endormi, tandis que le patient en même temps dans son sommeil voit le dieu lui-même appliquer le traitement. - © Ministère de la Culture et des Sports
Texte (traduit) : Première stèle des guérisons de l'Asclépieion d'Epidaure, IVe siècle avant J.-C. Une guérison miraculeuse similaire est représentée sur une sculpture en relief du Sanctuaire Amphiaraon à Oropos. Amphiaraos a travaillé comme un dieu de la médecine de la même manière qu'Asclépios. Si l'on remplace l'orteil blessé de l'inscription d'Epidaure par l'épaule guérie par Amphiaraos sur la sculpture en relief, il y a une correspondance complète entre l'inscription et le relief : le serpent, animal sacré du dieu, guérit la blessure du patient endormi, tandis que le patient en même temps dans son sommeil voit le dieu lui-même appliquer le traitement. - © Ministère de la Culture et des Sports