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Le temps dorique d'Héra, aussi connu sous le nom d'Héraion, est un monument associé à Héraia, les Jeux des femmes en honneur de la déesse.
© Ministère Hellénique de la Culture et des Sports / Ephorie des Antiquités d'Ilia

Héraia - les courses de femmes de l'Antiquité

Dr. Erofili–Iris Kolia
Director of the Ephorate of Antiquities of Ilia
Lorsque vous visitez le Temple d'Héra à Olympie, vous remarquerez de coupes verticales sur les colonnes de la façade est d'Héraion. Selon les érudits, elles ont été réalisées pendant l'Antiquité pour y placer les portraits de jeunes filles qui avaient gagné des courses en l'honneur d'Héra, la femme de Zeus, qui était aussi célébrée à Olympie. Article de D. Erofili–Iris Kolia, Directeur de l'Ephorie des antiquitiés d'Ilia.

Le culte d'Héra à Olympie prouve qu'à l'époque préhistorique, les divinités féminines locales étaient vénérées dans le sanctuaire, des siècles avant Zeus et des Douze dieux olympiens (vers le XIe siècle avant J.-C.). Ces divinités féminines et démons étaient étroitement liés au paysage naturel d'Olympie, la fertilité de la terre et le bien-être des habitants - la prospérité du peuple dépendait de l'abondance des récoltes - les « dons » de la terre. La première divinité vénérée dans l'Antiquité était Gaia, la déesse de la fertilité et Héra, la femme de Zeus, descend de ces anciennes divinités féminines du sanctuaire.

Certains érudits pensent que la construction du temple d'Héra au début du VIe siècle avant J.-C., une centaine d'années avant la construction du temple de Zeus, souligne le fait que, malgré la prédominance de Zeus dans le sanctuaire, les divinités féminines primitives n'étaient pas oubliées.

La salle dédiée aux "Femmes et sports dans l'Antiquité" au Musée de l'histoire des Jeux olympiques antiques à Olympie. - © Ministère Hellénique de la Culture et des Sports / Ephorie des Antiquités d'Ilia
La salle dédiée aux "Femmes et sports dans l'Antiquité" au Musée de l'histoire des Jeux olympiques antiques à Olympie. - © Ministère Hellénique de la Culture et des Sports / Ephorie des Antiquités d'Ilia

Pausanias, voyageur antique, fait référence à un événement sportif féminin, les "Héraia", des courses à pied dans le stade d'Olympie, auxquelles seules des femmes vierges participaient - les femmes mariées n'étaient même pas autorisées à assister aux jeux. La course a été établie par Hippodamie à l'occasion de son mariage à Pélops comme une offrande de remerciement à Héra. Les concurrentes étaient divisées en trois groupes d'âges différents : les jeunes, les adultes et les personnes âgées. Elles étaient vêtus d'un chiton atteignant juste au-dessus du genou, alors que leur épaule droite était découverte jusqu'à la poitrine. La course à pied avait lieu dans l'ancien stade sur une longueur de 135-140m, avec une distance totale de 220m. Le prix pour les gagnantes était une couronne d'olivier sauvage (tout comme les gagnants masculins des Jeux olympiques) et elles recevaient une partie d'une vache - l'animal sacré d'Héra - au préalable sacrifiée à la divinité.

Statuette de bronze d'une fille participant à une course à pied (Musée de l'histoire des Jeux olympiques). - © Ministère Hellénique de la Culture et des Sports / Ephorie des Antiquités d'Ilia
Statuette de bronze d'une fille participant à une course à pied (Musée de l'histoire des Jeux olympiques). - © Ministère Hellénique de la Culture et des Sports / Ephorie des Antiquités d'Ilia

L'explication la plus probable de l'organisation d'une course féminine est la célébration d'un mariage sacré entre le jeune vainqueur des Jeux olympiques et la jeune vierge. La fille qui remportait la course était appelée "Héra ou Hippodamie de l'année" et le jeune homme, le gagnant des Jeux olympiques, le "Zeus ou Pélops de l'année". Selon les chercheurs, ce mariage symbolisait le cercle de la culture des terres et le besoin crucial de fertilité et de prospérité.