La Galerie des Glaces
Après la victoire sur les trois puissances réunies, représentée dans le Salon de Guerre, toute la longueur de la galerie des Glaces (73 m) rend hommage au succès politique, économique et artistique de la France. Les succès politiques sont illustrés à travers les 30 compositions peintes sur le plafond voûté par Le Brun, représentant la glorieuse histoire de Louis XIV pendant les 18 premières années de son règne, de 1661 aux traités de paix de Nimègue. Les victoires militaires et diplomatiques et les réformes en vue de réorganiser le royaume sont illustrées par des allégories de l'Antiquité.
La prospérité économique est révélée par le nombre et la taille des 357 miroirs qui jalonnent les 17 arches en face des fenêtres, démontrant que la manufacture française rivalise avec le monopole vénitien de fabrication de miroirs. À l'époque, ces articles étaient un grand luxe. Le succès artistique est illustré par les pilastres de Rouge de Rance surmontés de chapiteaux en bronze doré d'après un nouveau dessin, nommé « style français » et créé par Le Brun à la demande de Colbert. Cette conception inclut les emblèmes nationaux, avec une fleur de lis surmontée d'un soleil royal entre deux coqs gaulois (le mot latin pour coq était gallus).
Les courtisans et les visiteurs traversaient quotidiennement la galerie des Glaces qui servait aussi de lieu d'attente et de réunion. Elle était utilisée pour des cérémonies en de rares occasions, par exemple lorsque les souverains souhaitaient ajouter une dose supplémentaire de somptuosité aux divertissements (bals ou jeux) organisés pour des mariages royaux ou des réceptions diplomatiques. C'est également ici que le traité de Versailles a été signé le 28 juin 1919, mettant fin à la Première Guerre mondiale. Depuis lors, les présidents de la République ont continué à y recevoir des invités officiels.