Une journée dans la vie d'un « Casteller »

Il est huit heures précises. Il fait chaud ; le soleil tapant réchauffe la ville. Brisant le silence matinal, une gralla (une sorte de hautbois catalan traditionnel en bois) résonne. Partout, des tables sont dressées pour honorer Bacchus. Des gens lui rendent hommage en mangeant, buvant, et faisant beaucoup de bruit. Et tout à coup... des trompettes, du feu qui danse, des créatures mythologiques ! Nous assistons à nouveau une festivité... mais pas n'importe laquelle.
Les festivaliers commencent à remplir la place, tels de petits ruisseaux se jetant dans une rivière. Encore plus de bruit, toujours plus de cris. Certains sont perdus dans leurs pensées : « Il y a des toros ici ? » Quelqu'un répond que oui ; certes, il y aura des cornes, mais uniquement à deux pattes. Des personnes costumées occupent un balcon ; ils sortent et rentrent en un ballet incessant; tous peuvent parler des langues différentes, mais il est impossible de capter le moindre mot.
On aperçoit des personnes vêtues de chemises colorées. Certaines sont rayées, d'autres vertes, bleues ou violettes : ce sont les colles (équipes de tours humaines). La rivière est à présent devenue un fleuve. Il y a de la tension. « On ne va pas y arriver ! » C'est ce qu'ils craignent, année après année.
L'équipe commence à s'assembler, les uns au-dessus des autres. Toute la place, imitant les grimpeurs, se met à trembler. Un petit enfant parvient jusqu'au sommet et agite le bras ; et, comme un seul homme, la foule applaudit à tout rompre.
« Qu'est-ce qu'ils font ? » demande quelqu'un.
La réponse fuse : « Ils font des* castells*. »
À Tarragone, on fait des castells.
Pourquoi ne viendrez-vous pas le constater de vos propres yeux ?
Les castells ou tours humaines ont été inscrites en 2010 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Concours de tours humaines de Tarragone - Le plus grand événement de tours humaines au monde, par David Oliete sur Vimeo.